4. Agroécologie et maraîchage biodynamique

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Le maraîchage en agroécologie

 

L’agroécologie est à l’origine une agriculture écologique, humaine et solidaire, imaginée par le paysan-philosophe Pierre Rabhi, et développée depuis 25 ans par l’association Terre et Humanisme. Elle est considérée comme une solution de premier ordre face au réchauffement climatique, un levier de transition alliant agriculture et écologie, visant l’autonomie locale. Son approche globale replace l’humain au cœur de son écosystème paysan, en intégrant les dimensions économiques, sociales et politiques à la démarche. Une attention particulière est accordée à la fertilité des sols (culture sur « sol vivant »), à la biodiversité, à la sobriété du système (eau, énergie, économie), aux arbres et aux animaux.

Le terme a été récupéré politiquement (et en partie dévoyé) dans le cadre de la loi dite « d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt » qui en donne la définition suivante : « Ces systèmes privilégient l’autonomie des exploitations agricoles et l’amélioration de leur compétitivité, en maintenant ou en augmentant la rentabilité économique, en améliorant la valeur ajoutée des productions et en réduisant la consommation d’énergie, d’eau, d’engrais, de produits phytopharmaceutiques et de médicaments vétérinaires, en particulier les antibiotiques. Ils sont fondés sur les interactions biologiques et l’utilisation des services écosystémiques et des potentiels offerts par les ressources naturelles, en particulier les ressources en eau, la biodiversité, la photosynthèse, les sols et l’air, en maintenant leur capacité de renouvellement du point de vue qualitatif et quantitatif. Ils contribuent à l’atténuation et à l’adaptation aux effets du changement climatique. » (loi n° 2014-1170 du 13 octobre 2014)

En pratique, le maraîcher en agroécologie limite les labours, a recours au paillage de sol et à la couverture végétale, l’enrichit en matière organique (compost, fumier), pratique la rotation et les associations des cultures, choisit des variétés adaptées à son climat pour limiter l’irrigation… On considère qu’un maraîcher bio ou permaculteur est de facto en agroécologie, l’inverse n’étant pas automatique puisque les intrants de synthèse restent autorisés en agroécologie, si l’on s’en tient à ce qu’en dit la loi. Il n’existe pas de certification pour l’agroécologie.

Le maraîchage biodynamique

 

En 1924, le philosophe autrichien Rudolf Steiner, qui a en outre travaillé sur les sujets de la médecine (anthroposophie), de la pédagogie et de la spiritualité, a donné naissance à la biodynamie, basée sur un certain nombre de théories et de pratiques en complète opposition avec les méthodes de l’agriculture moderne, en plein développement à cette époque. La biodynamie a contribué à initier le courant de l’agriculture biologique, même si toutes ses techniques ne sont pas utilisées actuellement en bio.

En biodynamie, la Terre est un être vivant à part entière, en constante évolution. Ainsi, le maraîcher en biodynamie considère que sa ferme est un organisme dont il faut prendre soin, et qui doit pouvoir s’auto-suffire. L’intégration des animaux (particulièrement les bovins), participe de cette autonomie, notamment grâce aux fertilisants qu’ils produisent. Une attention particulière est accordée à la préparation du compost, notamment par l’ajout de certaines plantes, pour le rendre le plus efficace possible et bénéfique pour le sol.

La biodynamie suit les règles de l’agriculture biologique, qu’elle complète avec des pratiques spécifiques telles que l’utilisation de « préparations biodynamiques » à base de plantes médicinales, de matières organiques ou de minéraux, et le travail en fonction des « rythmes cosmiques ». Les produits de l’agriculture biodynamique sont certifiés par la marque Demeter.

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Article rédigé par Marie Geffroy - Le 6 août 2021

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