Le temps de l’équilibre – Février 2022
La délicate question du temps est souvent revenue dans nos entretiens avec les maraîchères et les maraîchers.
Il y a le temps de l’installation, intense, que nous ont raconté Aude et Jules. Ces deux années sans s’arrêter, presque nuit et jour.
Il y a le temps de la production, où l’on peut travailler 70 heures par semaine. Et la saison de l’hiver où la terre tourne au ralenti. Le temps de prendre des vacances, pour nombre d’entre vous. Comme chez Zarah et Sergio, c’est le temps de la nature qui donne le tempo à la ferme.
Il y a le temps qui passe sur l’exploitation et sur les humains comme en témoigne Florent, “flingué” après quinze ans de maraîchage.
Nous vous avons interrogés sur ces différentes temporalités et avons réalisé un point important. Il existe autant de choix de gestion de son temps qu’il existe de maraîchères ou de maraîchers. Si le tempo donné par la nature n’est pas négociable, toutes les stratégies mises en place autour de ce tempo peuvent être envisagées.
Embaucher des salariés comme Régis ou produire moins pour travailler moins comme Séfa ? Arrêter son activité pendant la période hivernale comme Etienne ou se faire remplacer sur la ferme comme Aude et Jules ? Être plus nombreux sur les tâches physiques comme chez Florent ou mécaniser comme chez Séfa ? Etienne nous propose même de nous mettre au stretching pour protéger son corps. Virginie milite pour des outils adaptés qui préservent la santé des maraîchères et des maraîchers sur le long terme.
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[Vidéo] Les paniers enchamptés : « Ma stratégie pour durer c’est bien me reposer »
« J’aime bien ce métier donc je veux durer longtemps ! Quand je suis fatigué, je m’arrête. La planche de carottes que je fais en 20 minutes quand je suis fatigué, je la ferai en 7 minutes demain matin. »
Car l’enjeu est là : comment durer physiquement et mentalement dans ce métier qui a besoin de passionné.e.s ? En effet, au-delà du physique, on voit bien combien l’esprit est toujours tourné vers la ferme, plus encore que chez les autres entrepreneur.se.s
Séfa nous dit l’importance de cultiver d’autres passions à côté de son métier (lui, c’est la photographie). Sur Instagram, Le jardin des sources nous partage son astuce : partir en vacances à 300km pour être sûr de se déconnecter (et d’éviter de passer inspecter le champ).
Ces échanges nous ont prouvé un point important : au-delà des croyances et des injonctions, c’est à chacune et à chacun de créer l’équilibre qui lui convient.
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