Trouver des terres quand on n’est pas issu du milieu agricole

26/08/22

Comment devenir maraîcher - formations pour s'installer

Le maraîchage est un métier qui attire de plus en plus de vocations, et environ 3/4 des nouveaux·lles maraîcher·ère·s sont dits « non issus du milieu agricole » (NIMA). Leur particularité, c’est qu’ils sortent du modèle traditionnel de transmission des terres de génération en génération… L’accès au foncier est l’une des barrières les plus difficiles à lever sur leur chemin d’installation.

Pour débroussailler ce sujet complexe, nous avons croisé les points de vue de :

  • Vincent Bouche : élu de Saint-Lunaire (35), adjoint délégué au développement durable, cadre de vie et démocratie participative et coopérative
  • Claire Desmares : conseillère régionale à la région Bretagne, agricultrice (NIMA), libraire et autrice
  • Caroline Dumas : chargée de mission installation – transmission à la Fédération nationale Terre de Liens
  • Quentin Le Loarer : chargé de mission Projet Agricole et Alimentaire Territorial (PAAT), à la Communauté de communes de la Côte d’Emeraude (35)
  • Gaëlle Minso : chargée d’animation territoriale à la Chambre d’agriculture de Dinan – Pays de Saint-Malo.
  • Hai Vu Pham : maître de conférence en politiques publiques à Agrosup Dijon, chercheur sur les sujets de l’aménagement du territoire, en particulier en matière agricole et en zone péri-urbaine.

NIMA : le choix du maraîchage

 

En Bretagne, les candidat·e·s à l’installation en maraîchage ont en moyenne 33 ans. 44% sont des femmes, 73% sont NIMA, et 80% veulent s’installer en agriculture biologique. Le plus souvent, iels ont d’abord fait des études qui n’avaient rien à voir avec l’agriculture, beaucoup sont en reconversion, surtout depuis la crise du Covid, avec ce besoin impérieux de se reconnecter à la terre. Avant, on les appelait les « néoruraux » : en effet, iels sont souvent originaires de la ville.

« Avant même la démarche d’installation, la première barrière à franchir c’est la question symbolique de s’autoriser ou pas à devenir paysan quand on n’est pas né dans ce monde là. On arrive dans un univers qui a sa langue, qui a ses codes, qui est très difficile d’accès aux novices. » selon Claire Desmares, autrice de « L’exode urbain : manifeste pour une ruralité positive »

Ceux qui franchissent le pas se tournent le plus souvent vers le maraîchage. Caroline Dumas, de Terre de Liens, nous éclaire sur ce choix :

« Pour les personnes en reconversion professionnelle attirées par les métiers agricoles, faire du maraîchage est ce qui vient le plus vite à l’esprit car, même si l’accès au foncier est compliqué, on n’a pas besoin d’une grande surface. Avec 1 ou 2 hectares, on est à l’aise, si les terres sont bonnes, en maraîchage bio. Le maraîchage est aussi l’activité la plus abordable en termes d’investissement en matériel, par rapport à tout autre type de production, et est la plus accessible en termes d’apprentissage. »

Pour un·e nouvel·le arrivant·e dans le monde agricole, bien décidé·e à s’y faire une place et motivé·e par son nouveau métier, la question se pose très vite de son atterrissage. Littéralement : sur quelles terres se poser ? Avant de partager des pistes concrètes pour trouver du foncier, nous vous proposons quelques éléments de contexte concernant le foncier agricole en France.

Le foncier, une ressource sous tension

 

Une artificialisation des sols qui génère des conflits d’usages

 

Entre 1982 et 2018, les espaces artificialisés ont augmenté de 72% en France métropolitaine, passant de 2,9 à cinq millions d’hectares selon les données statistiques de l’enquête Teruti-Lucas du ministère de l’Agriculture. Cette artificialisation des sols grignote principalement des terres agricoles, en zone péri-urbaine, typiquement le type de foncier qui pourrait intéresser des maraîchers.

Les surfaces artificialisées désignent toute surface retirée de son état naturel, forestier ou agricole, qu’elle soit bâtie (habitation, usage commercial), revêtue (voiries, aires de stationnement) ou fortement modelée par l’activité humaine (chantiers, carrières, mines, décharges, ainsi que les espaces «verts» artificialisés comme les jardins urbains). [Rapport Terre de Liens – L’état des terres agricoles en France]

En effet, les villes se sont historiquement installées sur des terres fertiles, pour assurer la subsistance de leur population. Mais l’étalement urbain a progressivement eu raison des ceintures maraîchères, et les bonnes terres se sont transformées en zones pavillonnaires.

Selon le chercheur Hai Vu Pham, il existe en France une culture du mystère autour du foncier, notamment autour des villes. Souvent, les décideurs ont des projets de construction, les consultations préalables sont très opaques, puis les projets sont déclarés d’utilité publique par la Préfecture, ce qui permet d’exproprier les occupants. Il y a un véritable enjeu démocratique autour du foncier.

« L’intérêt porté aux terres proches des zones urbaines ou littorales pousse d’ailleurs les propriétaires à anticiper le changement d’usage de leurs terrains, qui deviendront constructibles, dans la perspective d’une plus-value financière. Ainsi, des terres agricoles sont laissées à l’abandon dans l’attente de leur classement en zone «à urbaniser». » peut-on lire dans le rapport « L’état des terres agricoles en France » de Terre de Liens.

Il y a bien une prise de conscience de la nécessité d’arrêter d’imperméabiliser les sols, de capter le carbone, et de s’alimenter. La loi « Climat et résilience », votée en juillet 2021, prévoit notamment d’atteindre « zéro artificialisation nette » des sols d’ici à 2050, avec une priorité de préservation des terres agricoles. Cette annonce a malheureusement créé un effet anticipatoire, avec un bond de 25% du nombre de transactions entraînant l’artificialisation de plus de 33000 hectares de foncier, entre 2020 et 2021. Un niveau jamais atteint depuis 2009, selon le rapport annuel de la fédération nationale des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (les Safer), qui alerte sur l’urgence de lutter contre l’accaparement des terres agricoles en soutenant l’installation des jeunes et les petites exploitations.

 

Trouver une terre agricole

« En ville ou à la campagne, les terres agricoles françaises ne nous nourrissent plus » – Source : Rapport sur l’état des terres agricoles en France (Terre de liens)

Départs à la retraite : à qui vont les terres ?

 

La sociologie agricole est en train de changer : la moitié des agriculteurs partira à la retraite d’ici 2030. Or, il leur est de plus en plus difficile de transmettre leur exploitation dans le cadre familial, les enfants d’agriculteurs étant de moins en moins nombreux·ses à vouloir prendre la suite. Une aubaine pour les candidats à l’installation hors cadre familial, dont les NIMA, qui représentent 60% des candidat·e·s à l’installation ? C’est un peu plus compliqué que ça…

« Il va falloir remplacer tous ces gens là. Si on donne les mauvaises terres et les exploitations les plus difficiles à ceux qui sont motivés, alors même qu’une grande partie des gens issus du milieu agricole ne veulent pas y aller, on s’offre la garantie qu’il n’y ait plus personne dans 10 ans. Aujourd’hui il y a la possibilité de s’installer, mais on est face à un système de prédation qui est opposé : l’agrandissement des fermes existantes dans des schémas productivistes. », constate la conseillère régionale Claire Desmares.

En effet, la moyenne de Surface Agricole Utile (SAU) des fermes françaises est 69 ha, et les deux tiers des surfaces libérées par les départs en retraite vont à l’agrandissement des fermes voisines. Il existe un décalage notable entre la nature des fermes à céder et les projets d’installation. En 2021, en Bretagne, seulement 8% des offres de fermes à reprendre concernaient le maraîchage, les vergers et l’horticulture, alors que ces catégories représentent 24% des projets d’installation, dont 16% de maraîchage.

Difficile de concilier l’offre et la demande. Les candidats à l’installation en maraîchage recherchent du petit foncier. Or, pour la plupart des cédants, il est plus rassurant de vendre leur exploitation de plusieurs dizaines d’hectares d’un bloc plutôt que de commencer à démembrer. D’ailleurs, ils pensent en général à la transmission de leur ferme 10 ans avant de partir en retraite et bien souvent, le repreneur est déjà identifié avant même la parution d’une quelconque annonce en ligne, comme nous l’a confirmé Quentin Le Loarer, de la Communauté de communes de la Côte d’Émeraude.

C’est un travail de fond que de sensibiliser les cédants aux évolutions des besoins des candidats à l’installation, de plus en plus nombreux à rechercher une petite surface. Cela suppose de les rassurer sur leurs peurs, en leur expliquant qu’il n’est pas risqué de vendre 2 ou 3 hectares à un porteur de projet en recherche de petit foncier, nous explique Gaëlle Minso, de la Chambre d’Agriculture.

« On essaie aussi de prouver qu’une petite ferme laitière peut convenir à un maraîcher, surtout si le cédant n’est pas propriétaire de tout le foncier. Certaines visions s’opposent, il faut beaucoup d’écoute de part et d’autre. Certains agriculteurs voient d’un mauvais œil les projets bio ou collectifs, ça leur fait peur parce qu’ils ne connaissent pas. Mais souvent ça se passe très bien ensuite parce qu’ils apprennent à se connaître et à se faire confiance. »

 

Evolution du nombre d’exploitations et de la SAU moyenne entre 1970 et 2020 en France métropolitaine (source : Agreste)

 

Les solutions alternatives se développent !

 

Ces collectivités qui vous aident à vous installer

 

A Saint-Lunaire (2 300 habitants), petite commune rurale et touristique du littoral breton, le foncier se fait rare et est hors de portée, même pour les enfants du pays. La commune est engagée dans une démarche d’achat de foncier non constructible, afin de louer ces terres à des agriculteurs, ou de préserver des espaces naturels. Vincent Bouche, élu de Saint-Lunaire, reçoit fréquemment des agriculteurs en quête de foncier. Quand cela est possible, il leur propose de louer des terrains municipaux. Cela a par exemple permis à une productrice de plantes aromatiques et médicinales de s’installer sur une parcelle de 2000 m2 classée espace naturel.

« Certaines communes possèdent de grands parcs : est-ce que ça a besoin de rester un parc ou est-ce qu’il ne pourrait pas y avoir une activité de maraîchage ? Des maraîchers peuvent parfois se lancer sur 5000 m2. Quand ils cherchent plus d’un hectare, cela devient plus compliqué de les aider en foncier. Mais il y a plein de manière de soutenir les gens qui s’installent, pour les débouchés : organisation de marchés de producteurs locaux, achat de produits pour la cantine scolaire, sensibilisation de la population aux circuits courts… »

La Métropole de Dijon (250 000 habitants) a lancé avec le Conseil départemental un appel à projets pour approvisionner la légumerie d’une cuisine centrale destinée à alimenter la restauration collective locale. 3 hectares ont été mis à disposition de 3 maraîchers bio, puis la collectivité a acheté 15 hectares supplémentaires, mais à plus de 10 km de la ville. Certains préféreraient voir ces projets intégrés à l’espace urbain. Mais les surfaces, quand elles existent, ne sont pas toujours propices à un maraîchage de qualité (pollution des sols…) et sont souvent destinées à d’autres projets urbains. Pour autant, l’agriculture urbaine, si elle n’a pas le potentiel de nourrir plus de 10% de la population des villes, a vocation à se développer : tous les espaces cultivables doivent l’être, pour aller vers plus d’autonomie alimentaire des territoires.

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Être maraîchère aujourd’hui : quelles solutions pour l’accès à la terre ? 

être maraîchère aujourd'hui en FranceOn le voit dans ces exemples très variés, l’accès à la terre a toujours été un sujet compliqué. La solution que certaines ont trouvé est d’acheter une maison et d’en exploiter les terres. Si Virginie, elle, loue ses terres, Cyrielle a opté pour le fermage. Mais c’est difficile de trouver des terres quand on est une “NIMA” … surtout quand on est un petit gabarit d’1m50. “On n’est pas pris au sérieux ». C’est le réseau qui va faire toute la différence. Aidée par un agriculteur de son village, elle obtient 1 ha et 1 hangar en fermage. “C’est Madame le maire qui m’a donné ce contact.” Son conseil : “Il ne faut pas avoir peur de toquer aux portes !”

La fin du modèle de propriété individuelle ?

 

Traditionnellement, la propriété des terres était un acte émancipateur pour l’agriculteur. C’est aussi, pour beaucoup, la possibilité de s’assurer une retraite confortable par la revente des terres et de l’outil productif, après une vie de labeur peu rémunératrice. Mais ce modèle est à bout de souffle, et des initiatives collectives fleurissent un peu partout, sous forme de GFA (Groupement foncier agricole), de Scop (Société coopérative et participative), etc. La vision du métier change, et être locataire plutôt que propriétaire des terres permet de s’installer plus facilement, surtout quand on est en quête de petit foncier. En outre, les fermes à céder sont trop grosses par rapport aux projets d’installation, les types de production changent (fermes laitières en chute libre) : il faut souvent restructurer les exploitations.

La foncière Terre de Liens acquiert 30 fermes par an, grâce à l’investissement solidaire des citoyens y plaçant leur épargne. Un bail rural environnemental est signé avec les fermier·ère·s qui s’y installent, qui sont majoritairement des NIMA portant des projets d’agriculture paysanne, biologique ou biodynamique, tous types de productions confondus. C’est une vision non patrimoniale de l’agriculture. Pour pouvoir acheter une ferme, la foncière doit présenter à la Safer un projet d’installation complet. En général, les « couples » cédant – porteur de projet sont déjà constitués, et ils font appel à Terre de Liens ensemble afin de financer le projet. Au-delà de l’investissement foncier, l’association Terre de Liens a une mission d’information et de conseil envers les porteurs de projets : contactez-les !

Gaëlle Minso nous a donné l’exemple d’un jeune agriculteur de 35 ans, issu du sérail, souhaitant diminuer sa surface de production car il estime qu’il a assez de travail et ne souhaite pas investir plus. Il a passé des annonces pour céder des baux de terres dont il était locataire (40 hectares sur les 97 qu’il exploitait), en se portant garant auprès des propriétaires, afin d’aider des agriculteurs en recherche de petit foncier à s’installer en apiculture, maraîchage, élevage de chèvres…

Recherche de foncier : le BA-ba

 

Ficelez bien votre projet avant de chercher des terres, et non l’inverse

 

Les interlocuteurs que nous avons interrogés dans le cadre de cet article sont unanimes sur ce point. Un manque de préparation a trop souvent pour effet de décrédibiliser le porteur de projet face au cédant.

  • Prenez le temps d’identifier ce qui vous plaît vraiment : faites des stages, du wwoofing, allez explorer différentes fermes, différentes productions, différentes manières de travailler… Vous y gagnerez en expérience et en compétences.
  • Soyez réaliste quant à vos capacités : le maraîchage est une activité très exigeante physiquement, et en temps de travail… Autant s’assurer que ce métier est fait pour vous, et que vous êtes fait pour ce métier !
  • Obtenez votre Capacité Professionnelle Agricole : que ce soit via un BPREA ou une autre formation, elle est un sésame bien utile pour l’acquisition de terres agricoles
  • Réfléchissez aux débouchés, pas uniquement à la production : c’est particulièrement important aujourd’hui, alors que les circuits courts et l’agriculture biologique connaissent pour la première fois un recul en terme de ventes (-3,8% entre 2020 et 2021 selon l’Agence Bio)
  • Ne visez pas trop grand : pensez qualitatif plutôt que quantitatif
  • Soyez prévoyant : nous l’avons vu avec la sécheresse de cet été, l’adaptation au réchauffement climatique est à prendre en compte dès maintenant (réseaux de solidarité, mutualisation du risque), car les événements météorologiques « exceptionnels » ne le sont malheureusement plus vraiment.

Coordonné par la Chambre d’agriculture, le Point Accueil Installation (PAI) de votre département est un centre de ressources clé. Selon le stade de réflexion autour du projet, les conseillers peuvent proposer un bilan de compétences, des formations spécifiques pour les porteurs de projets NIMA, un rétro-planning des démarches en vue de l’installation, des informations sur les aides, des études prévisionnelles pour bien cadrer le modèle économique et assurer la viabilité du projet, etc… Les CIVAM (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) et les GAB (Groupement des agriculteurs biologiques) locaux y tiennent des permanences.

Nous vous conseillons aussi le site Passerelles paysannes, consacré aux NIMA, est une plateforme créée par des associations et acteurs engagés en faveur d’une agriculture respectueuse de l’homme et de son environnement. Vous y trouverez beaucoup d’informations et de conseils concernant les démarches, acteurs et dispositifs qui peuvent faciliter l’aboutissement de votre projet.

Votre projet est bien cadré ? C’est le moment de trouver des terres. Toutes les régions ne sont pas égales en la matière : en Rhône-Alpes, il y a par exemple beaucoup plus de porteurs de projets que de cédants . En Limousin, Auvergne, Bourgogne Franche-Comté, c’est le contraire. Les NIMA qui ne sont pas attaché·e·s à un territoire rural en particulier ont ici un avantage : la possibilité de s’orienter vers une région dans laquelle la concurrence est moindre en termes de recherche de foncier.

Consultez régulièrement les petites annonces en ligne

 

Le Répertoire départs – installations (RDI) : vous y trouverez les petites annonces de cessions d’exploitations référencées par la Chambre d’agriculture. Vous pouvez également contacter la Chambre afin d’y être référencé·e comme candidat·e à l’installation. Si une offre vous intéresse, vous pourrez être mis·e en relation avec le cédant par un conseiller de la Chambre d’agriculture.

La plateforme Objectif Terres : c’est « Le Bon Coin » des terres en agro-écologie, lancé en 2020 par Terres de Liens, 800 offres y sont actuellement publiées, dans toute la France.

Le Bon Coin (et les autres plateformes de ventes immobilières) : le petit foncier est parfois vendu avec des maisons d’habitation. L’occasion de faire d’une pierre deux coups !

La veille, c’est bien, mais n’oubliez pas le contact humain !

 

  • Ancrez-vous sur un territoire : parlez de votre projet aux gens que vous rencontrez… beaucoup d’informations passent par le bouche-à-oreille.
  • Allez rencontrer les élus locaux : les mairies sont souvent abonnées à Vigifoncier, l’outil proposé par la Safer aux collectivités pour suivre les annonces de mises en vente de terres. Les Communautés de Communes peuvent également vous renseigner sur les dynamiques foncières territoriales, surtout celles qui ont travaillé sur un Projet alimentaire territorial (PAT). Quentin Le Loarer conseille de partir du plus local, avant de s’adresser à des acteurs territoriaux opérant sur des espaces plus grands.
  • Faites-vous connaître auprès de la Safer de votre région : si la Safer préempte des terres dans votre zone, elles pourront vous être proposées. Certaines Safer proposent un dispositif de portage foncier en partenariat avec les collectivités territoriales (elles achètent les terres pour que vous puissiez vous installer et les gèrent le temps que vous réunissez les financements correspondants).
  • Soignez la prise de contact : sachez aborder les cédants avec tact, il s’agit de lien humain avant tout, et pas uniquement d’une transaction. Pour le cédant, c’est le travail d’une vie, la portée émotionnelle est souvent très forte. Alors, évitez les demandes de RDV par SMS (eh oui, ça existe !) et les échanges impersonnels.
  • Réseautez et misez sur l’entraide : que ce soit via les CIVAM, les associations locales (par exemple La Marmite dans le Morbihan, Connexions Paysannes en Ille-et-Vilaine), sur les groupes spécialisés sur Facebook… rejoignez des groupes de parole et d’entraide entre jeunes installés et porteurs de projets !

Un dernier conseil ? Soyez patient·e. Trouver des terres peut être long, et les déconvenues ne sont pas rares. Ne vous découragez pas, et gardez l’esprit ouvert !

Lire aussi :

Maraîchage et entraide : la force du réseau

On a parfois cette image du maraîcher et de la maraîchère solitaires. Ce serait oublier qu’une entreprise fonctionne avec ce qui l’entoure.
Une personne qui démarre son exploitation a la possibilité de nouer de nombreux liens. Cela contribuera à bien lancer son activité en limitant les erreurs et en se lançant plus sereinement.

Article rédigé par Marie Geffroy - Le 26 août 2022

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