3. Le maraîchage en permaculture et sur sol vivant

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Le maraîchage en permaculture et en agriculture naturelle

 

Le mot permaculture a été inventé à la fin des années 70 par deux australiens, Bill Mollison et David Holmgren, en contractant les termes « permanent » et « agriculture ». Avant d’être un ensemble de techniques, la permaculture est une philosophie qui peut s’appliquer à beaucoup d’aspects de la vie.

Créer un jardin en permaculture nécessite d’élaborer un « design », qui suit un certain nombre de principes pour organiser au mieux le jardin. La première étape consiste en une observation fine de la nature, source d’inspiration intarissable pour le permaculteur. L’idée est d’intervenir le moins possible tout en favorisant les cycles naturels et les interactions écosystémiques. En permaculture on utilise au mieux les ressources, en récupérant par exemple l’eau, en recyclant ses déchets, en paillant avec ce que l’on a sur place.

Le maraîcher permaculteur s’interdit tout pesticide et engrais chimique (favoriser la vie plutôt que de lutter contre), utilise le compost, travaille en « sol vivant », privilégie les variétés anciennes, la diversité des plantes et leurs associations favorables, et produit ses propres semences. L’aspect esthétique du jardin est également très important en permaculture.

Certains permaculteurs choisissent d’être labellisés bio, d’autres non. La vente de la production s’effectue principalement en circuit court.

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Permaculture micro-ferme

Etienne n’a pas de diplôme agricole. C’est en faisant le parcours à l’installation de la chambre d’agriculture qu’il s’aperçoit que ce manque de diplôme ne lui permet pas d’avoir l’accès aux terres agricoles.

 

Le maraîchage sur sol vivant

 

Le maraîchage sur sol vivant (qui est une émanation de la permaculture) s’appuie sur une observation des écosystèmes naturels (bois, forêts, prairies) au sein desquels les végétaux poussent spontanément, sans travail ou amendement du sol. Un sol vivant, c’est d’abord un sol qui n’est pas retourné, ce qui permet de limiter l’érosion hydrique (lessivage des sols) et de bénéficier au maximum des services écologiques que le sol peut apporter aux cultures grâce aux vers de terre, aux champignons et aux micro-organismes anaérobies. En effet, un labour peut éliminer 80% de l’activité biologique du sol.

Serre en permaculture maraîchage sol vivant msv agriculture biologique

Serre en msv à la Ferme bio du Fessiou (Crédit photo : Nicolas Le Beuzit)

 

Passer d’un sol travaillé de manière traditionnelle à un sol vivant ne se fait pas du jour au lendemain. Pendant la phase de transition (jusqu’à 5 ans), il est nécessaire d’apporter une grande quantité de matière organique fraîche carbonée sous forme de mulch (paille, BRF, feuilles) qui favorise le développement des champignons et des bactéries en attendant la multiplication des vers de terre. Les couverts végétaux viennent compléter ces apports pour limiter le risque de compactage en structurant le sol grâce à leurs systèmes racinaires. L’installation de légumineuses, aux vertus fertilisantes, est recommandée pour équilibrer les apports en carbone grâce à l’azote qu’elles libèrent dans le sol. Pour entretenir la vie du sol, celui-ci n’est jamais nu, ce qui limite la pousse d’adventices au fil du temps et épargne au maraîcher une part importante du travail de désherbage.

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« Pour passer en maraîchage sur sol vivant, l’année dernière j’ai eu peur car j’ai énormément embauché. Mais à la fin de l’année mon bilan était mieux que l’année où j’avais utilisé plus de pétrole et de plastique. Par contre là j’ai plus embauché. C’est beaucoup mieux. C’est de la redistribution. »

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Article rédigé par Marie Geffroy - Le 6 août 2021

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